par De Smet, François-Julien
Référence Académie royale de Belgique, Bruxelles, Ed. 1
Publication Publié, 2014-10-01
Ouvrage auteur unique
Résumé : La nation est une promesse de réalisation et d’unité. Elle réunit, par cet engagement implicite, les citoyens vers un narcissisme collectif qui sert, dans la foulée des cultes et des idéologies, à repeindre de sens un ciel métaphysique que l’homme perçoit de plus en plus vide au-dessus de lui. Mais dans le même temps, la nation se révèle être l’un des périls de la démocratie, car sa nature cachée est de réduire le monde à une expression homogène et à une continuité excluant le mouvement et la contingence ; la nature de la nation est de correspondre à la velléité de l’homme, terrifié devant le chaos du monde, de vouloir se fondre dans la totalité rassurante au risque de ne plus évoluer. Le danger inhérent à la nation consiste à se perdre dans le passé, dans l’identité et de promouvoir une idée de la pureté qui, par essence, peut tout broyer sur son passage, et qui refuse de voir l’utilité instrumentale de la démocratie comme outil de gestion d’une société.