Résumé : Le but de cette étude était double. Le premier objectif était d’investiguer les capacités d’enfants francophones normo-lecteurs à constituer des représentations orthographiques abstraites des mots. Le second objectif était de vérifier l’hypothèse selon laquelle certains enfants dyslexiques présenteraient des difficultés de constitution de ces représentations orthographiques abstraites. Dans ce cas, la transformation physique de séquences écrites nouvelles pourrait gêner leur apprentissage orthographique, ce qui ne serait pas (ou moins) le cas chez les enfants normo-lecteurs. Pour tester notre hypothèse, nous avons adapté le paradigme de Share (1999, 2004), qui consiste à faire lire aux enfants de courtes histoires dans lesquelles des pseudomots sont insérés à plusieurs reprises. Au plus un pseudo-mot est répété, au plus l’enfant serait apte à le reconnaitre par la suite. Chez l’enfant normo-lecteur, nous avons constaté que la présentation répétée d’un même pseudo-mot permet un apprentissage orthographique. Les résultats indiquent également que la transformation physique n’a pas eu d’impact. Ces résultats vont dans le sens de notre hypothèse selon laquelle l’impact des transformations physiques non pertinentes sur les performances orthographiques des enfants normo-lecteurs est minime, voire absent. Ces derniers n’auraient pas de difficultés de constitution de représentations orthographiques abstraites des mots. Chez l’enfant dyslexique, l’apprentissage orthographique est plus laborieux : il était ici absent, et ce même lorsque le pseudomot leur avait été présenté huit fois. Cette étude renforce l'idée selon laquelle les enfants dyslexiques éprouvent plus de difficultés que les enfants normo-lecteurs à se créer des représentations orthographiques. De ce fait, nous n’avons pas été en mesure d’observer un éventuel impact de la transformation physique d’une séquence écrite sur l’apprentissage orthographique