par Jamar, David
Référence Clara (Bruxelles), 2, page (145-159)
Publication Publié, 2014-06-03
Article révisé par les pairs
Résumé : La présente contribution s’appuie sur la participation à trois jurys d’architecture (Faculté d’architecture La Cambre-Horta, ULB) destinés à évaluer des projets de mosquées sur trois sites bruxellois. Épaissir l’Espace Public, sa notion au moins, correspond à un enjeu tel qu’il nous est apparu au contact de ces situations : s’éloigner de l’une de ses définitions unitaires comme ce qui lutte contre les appartenances, au nom d’une accessibilité « pour tous » dont l’acteur étatique serait in fine le garant. Face à cet Espace Public canonique se présente alors la foule des espaces privés selon une ligne claire de démarcation : aux espaces privés, les appartenances – parfois réduites à la propriété juridique ou, au contraire, rabattues sur la question de l’identité – et à l’Espace Public, le détachement débarrassé des formes expressives – réputées privées ou entravant la circulation –, représenté par la figure abstraite du Citoyen. À confondre expressions et privatisation, grand est le risque de neutralisation des engagements hétérogènes qui font des morceaux de ville. Nous tentons à l’inverse de montrer comment des attaches, des espaces marqués, deviennent une condition pour des espaces publics pluralisés, aptes à nouer entre eux des engagements hétérogènes, à produire, peut-être, des villes.