par Terlinden, Bertrand
Référence Clara (Bruxelles), 2, page (97-128)
Publication Publié, 2014-06-03
Article révisé par les pairs
Résumé : Cet essai aborde la question de la mosquée sous l’angle de sa forme et particulièrement de ses dispositions fondamentales. Il classe les mosquées bruxelloises en trois catégories, ou « générations », qui sont plus logiques que chronologiques. Contrairement à ce que suppose un peu rapidement une critique contemporaine qui prétend la mosquée malléable aux recherches les plus formalistes, le lieu où s’accomplissent les rites musulmans, tant qu’il n’a pas été soumis aux interprétations sophistiquées des architectes, continue à répondre à un ensemble de normes architecturales qui ne sont pas imposées par un quelconque pouvoir autoritaire, mais sont issues d’une longue expérience partagée. La reconnaissance de ces normes – qui traitent de la morphologie élémentaire comme des niveaux morphématique et configuratif de la mosquée – ouvre une piste alternative à celle, pour le moins éreintante, qu’oblige l’actuel compromis entre « modernisation » structurelle et conservation ornemaniste. Cette piste, élémentariste – en particulier pour ce qui concerne les niveaux les plus basiques de sa configuration –, pourrait bien ne pas concerner seulement la mosquée, mais impliquer plus largement le futur des objets de l’architecture.