par Donadello, Katia ;Scolletta, Sabino;Khattar, Lina ;Covajes, Cecilia;Taccone, Fabio ;Santonocito, Cristina;Brimioulle, Serge ;Beumier, Marjorie ;Gottin, Leonardo;Vincent, Jean Louis
Référence Congrès de la Societé de Réanimation de Langue Française(XL: 18-20 January 2012: Paris), 40th Congress of Societé de Réanimation de Langue Française
Publication Publié, 2012-01
Abstract de conférence
Résumé : Introduction - Le sepsis représente la prémière cause de mortalité chez les patients critiques. La protéine C reactive (C-Reactive Protein-CRP) et la procalcitonine (PCT) sont les marqueurs biologiques plus utilisés dans la pratique clinique. Le forme soluble du recepteur du plasminogène type-urokinase (soluble urokinase-type plasminogen receptor -suPAR) est un nouveau biomarqueur, présent dans les liquides humains et participant à différents moments de la réponse immunitaire. Des taux sériques élevés de suPAR ont été associés à une mortalité accrue chez différentes populations de patients non critiques. Son utilité chez les patients critiques n’a pas encore été definie. Le but de cette etude était d’évaluer le role diagnostique et prognostique de suPAR aux Soins Intensifs (SI).Patients et Méthodes - Nous avons étudié tous les patients adults admis dans notre service de Décembre 2010 à Mai 2011 (6 mois), excepté les patients mineurs (moins de 18 ans), ceux supposés rester aux SI moins de 24 H, les entrants du week-end (pour raisons pratiques) et ceux qui ont refusé leur participation. Nous avons défini le sepsis, le sepsis sévère et le choc septique selon les critères standards. Les concentrations de suPAR ont été mesurées à l’admission et ensuite quotidiennement pendant le séjour aux SI (pour un maximum de 15 jours) utilisant un kit ELISA (ViroGates A/S Copenhagen, Danemark).Résultats - Nous avons étudié 31 volontaires sains et 258 patients (161 hommes). Les patients avaient un âge moyen de 58 ±17 ans, un score APACHE II et un score SOFA à l’admission de 17 (9-23) et 6 (3-9), respectivement. L’admission aux SI était due à des raisons médicales (n = 133, dont 87 avec sepsis), traumatisme (n = 23), chirurgie programmée (n = 78) et chirurgie d’urgence (n = 24, dont 7 avec sepsis). Le sepsis était présent à l’admission chez 94 patients (36,4%) ; dont 23 sepsis sévère (24,5% des septiques) et 49 un choc septique (52.1% des septiques). La mortalité globale était de 13.6%, et chez les septiques de 18.1 %. Les concentrations de suPAR à l’admission étaient supérieures à celles des volontaires sains et étaient corrélées à la CRP (R = 0.254), au score APACHE II (R = 0.363) et au score SOFA (R = 0.457). Les patients septiques avaient des tauxde suPAR plus élevés que les patients non septiques (8.9 [5.9-12.7] vs 3.7 [2.7-5.4] ng/mL) ; cette différence était significative tant pour le sous-groupe medical (8.7 [6.3-13] vs 5.3 [3.5-8.2] ng/mL) que pour le sous-groupe chirurgical (9.3 [3.7-12.7] vs 3.5 [2.4-4.9] ng/mL). Une valeur de suPAR supérieure à 5.55 ng/mL présentait une sensibilité de 79% et une spécificité de 77% dans le diagnostic du sepsis (ROC AUC of 0.804, 95% CI 0.746-0.862). La ROC AUC pour la mortalité globale était de 0.726 (95% CI 0.645-0.808), plus élevée que celle de la CRP (0.622), mais inférieure à celles des scores APACHE II et SOFA (0.847 et 0.826). La ROC AUC de suPAR pour la mortalité des patients septiques était 0.723.Conclusion - Les concentrations sériques de suPAR sont augmentées chez les patients admis aux SI. Elles sont plus un marqueur de sévérité qu’un marqueur de sepsis. Leur évolution dans le temps pourrait etre intéressante pour apprécier la réponse au traitement