par Devriese, Didier
Référence Forum des archivistes "Les Archives, aujourd’hui et demain" - Association des archivistes de France (20-22 mars2013: Angers)
Publication Non publié, 2013-03-20
Communication à un colloque
Résumé : Didier DevrieseLe « retour du sujet » et les archives. L’archivistique contemporaine est-elle post-moderne ?L’histoire de l’archivistique a fait l’objet d’un nouvel intérêt ces dernières années. Outre quelques grandessynthèses (Delsalle, 1998), divers auteurs ont traité des fondements de la discipline (Horsman, Ketelaar etThomassen, 1998), des liens et tensions entre histoire et archivistique (Duchein, 1998 ; Devriese, 2009), d’unehistoire paradigmatique de l’archivistique (Cook, 1997 ; Ketelaar, 1997 ; Dahlin, 2000 ; Blouin et Rosenberg,2011) ou encore de la nécessité de revoir en profondeur le statut de l’archive, par exemple au miroir dessciences sociales (Muller, 2006).Par ailleurs, de nombreux essais, notamment épistémologiques, interrogent indirectement ou directement leconcept et la notion d’archives, depuis les textes célèbres de Foucault (L’archéologie su savoir, 1969) deRicoeur (Temps et récit, 1983), de Touraine ( Le retour de l’acteur, 1983), de Farge et Foucault Foucault (LeDésordre des familles, 1982) ou encore de Derrida (Mal d'archive. une impression freudienne , 1995)… pour enmodifier radicalement la signification épistémologique, en étendre la définition, se saisir de leurs usagesscientifiques et donc sociaux et politiques. Ainsi, notamment du « glissement » des archives à l’archive, tel chezFoucault et Derrida.Ailleurs encore, l’apparition d’Internet et la multiplication de l’accès à une forme encore mal définie «d’information » soulève la question de la confusion ou plutôt de la révision des frontières entre données etarchive(s) et des pratiques en sciences sociales (Muller, 2011).L’épistémologie des sciences humaines - de l’histoire, des sciences de la communication, de la sociologie etc. –pose donc questions à l’archivistique : c’est ainsi que peuvent s’appliquer aux archives les interrogationssynthétisées par François Dosse (1998), questions épistémologiques qui mènent par exemple à de nouvellespratiques sociologiques (par exemple Latour, 1979) et, par effet domino, à de nouvelles archives – à moins quece ne soit à un nouveau regard, post – moderne, sur des archives déjà constituées.Je me propose d’interroger ces évolutions paradigmatiques et leur(s) effet(s) – ou non – sur l’archivistique etles archives elles-mêmes, en particulier au travers du prisme des archives personnelles, depuis les archivesmilitantes jusqu’à l’efflorescence de l’ego sur le Net.