Article révisé par les pairs
Résumé : L’exploration des phénomènes qui lient (im)mobilités et affects constitue un site inédit d’observation et de questionnement de plusieurs frontières réelles ou présupposées. En effet, dans le contexte de ce que certains appellent la « forteresse européenne », le traitement étatique des mariages binationaux (entre un/e citoyen/ne européen/ne et un/e migrant/e non-européen/ne) révèle assez clairement les lignes de démarcation concrètes entre l’intérieur et l’extérieur de la nation. Ces mécanismes d’inclusion et d’exclusion reposent sur des présupposés d’ordre normatifs entre « vrais » et « faux » couples ou encore entre mariage d’ « amour » et mariages « arrangés ». Par contre, la gestion administrative de ces phénomènes qui mêlent mariages et mouvements migratoires semblent brouiller d’autres frontières ordinairement tenues pour acquises, celles qui séparent la vie publique de la vie privée.