Résumé : Introduction: En introduction de son « Rapport mondial sur la prévention des traumatismes chez l’enfant » (2008), l’OMS rappelle que les traumatismes chez les jeunes constituent un problème de santé publique de plus en plus important. En effet, le taux de mortalité par traumatismes chez les moins de 20 ans a été estimé à 38.8 décès pour 100 000 habitants au niveau mondial et à 53.1 pour l’Afrique. L’objectif de cette étude est, sur base des données de l’enquête « Santé des Jeunes 2008 » réalisée au Cameroun, d’étudier les circonstances et les facteurs associés aux traumatismes à travers trois méthodes d’analyses.Méthodes: Cette étude transversale auprès de 47 000 jeunes scolarisés suit la méthodologie des études HBSC (http://www.hbsc.org/). A partir d’un outcome qui est d’avoir eu ou non un ou plusieurs traumatisme(s) au cours de l’année écoulée, trois méthodes de régression pour variables dépendante catégorielle seront testées. Les résultats des régressions logistiques binaires, multinomiales et ordinales seront donc comparés. En ce qui concerne les variables indépendantes, différents indicateurs de violence (comme le fait d’avoir été racketté, le fait de s’être battu ou d’avoir apporté une arme à l’école), de santé subjective (sentiment de fatigue, image du corps, avis sur sa santé) et de bien-être (comme se sentir heureux, se sentir seul ou avoir des amis) ont été pris en considération. Afin d’étudier les relations complexes entre toutes ces variables et de réduire leur nombre (par la production d’indicateurs synthétiques) des analyses factorielles de correspondances multiples seront réalisées.Résultats : 29.7% des jeunes déclarent 1 traumatisme, 8.4% et 8.6% en déclarent, respectivement, 2 ou ≥ 3. Seuls 19.7% de ces évènements n’ont pas nécessité de soins. On observe des associations significatives et graduelles entre la déclaration d’accidents au cours des 12 mois ayant précédés l’enquête et l’âge, le sexe ainsi qu’avec différents indicateurs de violence, de santé subjective et de bien-être.Discussion: L’analyse de ces données fournit de l’information épidémiologique intéressante sur l’ampleur des traumatismes chez les jeunes dans le contexte camerounais et sur des facteurs spécifiques et contextuels qui y sont associés.