Résumé : Ce mémoire s’emploie à montrer que le regard constitue le rendez-vous des sens et du verbe, la fusion de l’objet observé et de celui qui le regarde, le point de rencontre de l’énoncé et de l’énonciation dans cinq récits de Jean-Marie Gustave Le Clézio. Son élaboration s’est réalisée en deux temps. Nous nous sommes d’abord intéressée à l’instance productrice du discours narratif afin de cerner les différentes stratégies énonciatives employées par l’auteur qui, tel un funambule, écrit sur le fil de la vie et de la fiction. En nous fiant aux méthodes qu’emploient la narratologie ainsi que l’histoire et la critique littéraires, nous avons pu cerner le cadre dans lequel s’énonce la description et, plus particulièrement, la description de type voir, dont l’étude constitue la seconde partie de ce travail. Nous y avons développé une analyse propre à la linguistique pragmatique et textuelle et à la stylistique, deux approches qui nous ont permis d’aborder la mise en texte descriptive dans le récit leclézien, à savoir l’insertion, la justification, l’organisation, les variations stylistiques des séquences descriptives résultant d’une ocularisation ainsi que leur raison d’être. Enfin, nous nous sommes aventurée aux limites de la description, en étudiant les différents concepts expérimentaux que Le Clézio exploite dans ses textes, et les avantages que ces derniers présentent.