Résumé : Cet article encourage à voir dans les « erreurs historiques » relevées dans le film de Sembene Ousmane et le roman de Doumbi-Fakoly la possibilité de création d’un espace esthétique dans lequel ces erreurs reçoivent une interprétation, d’une part, en termes d’économie interne de l’œuvre (la logique de l’œuvre même) et, d’autre part, en termes de dialogue intertextuel avec d’autres œuvres artistiques transcrivant un événement identique (la mutinerie de Thiaroye) ou de même nature (la mutinerie du cuirassé Potemkine, par exemple). Cette optique promeut davantage de respect, d’une part, à l’égard des artistes, en refusant de considérer leur travail comme source de manipulations, et d’autre part, à l’égard du lecteur/spectateur qui ne se trouve plus en situation de « manipulé », mais en situation d’interprète actif, participatif, de l’œuvre, qui demeure « ouverte ».