par De Brabanter, Philippe
Référence Idioma (Bruxelles), 11, page (115-134)
Publication Publié, 1999
Article sans comité de lecture
Résumé : L’oeuvre de Jean-René Ladmiral tient une place à part dans la littérature consacrée à la traduction et à la traductologie. L’intérêt de sa réflexion, c’est qu’elle est à la fois celle d’un linguiste, d’un philosophe et d’un traducteur. On a trop souvent reproché à Ladmiral de jargonner. Le lecteur attentif et régulier de ses livres et articles ne peut, nous semble-t-il, éprouver de difficultés particulières à comprendre un auteur qui procède avec méthode en prenant soin de définir clairement ses termes. De plus, sa présence dans le champ de la théorie de la traduction nous paraît indispensable tant Ladmiral est quelqu’un qui invite le lecteur à réfléchir par lui-même et à prendre position. C’est ce que nous n’avons pas hésité à faire en choisissant de revenir à un des apports les plus intéressants — et polémiques — du théoricien-praticien français. Dans le n˚12 de la Revue d’esthétique (1986), Jean-René Ladmiral présentait un article sur les deux approches qu’il juge fondamentales en traduction, celle des sourciers et celle des ciblistes, dichotomie que Ladmiral continue à utiliser actuellement, comme en témoigne la communication qu’il a faite à Bruxelles le 21 novembre 1997. L’article fondateur a le mérite de poser, de manière polémique, un certain nombre de questions cruciales pour la réflexion en matière de traduction. Mais, ce qui est plus intéressant encore, c’est qu’il apparaît que, derrière la polémique, s’esquisse la possibilité de rapprocher des perspectives méthodologiques au départ présentées comme antithétiques. C’est cette attrayante possibilité qui nous a décidé à discuter un article qui a déjà un certain âge.