Résumé : Je propose une analyse critique des différentes phases d’occupations et de transformations des secteurs résidentiels et cérémoniels de Tiwanaku. La méthodologie employée se focalise exclusivement sur des structures appartenant au noyau urbain de Tiwanaku, l’objectif étant de présenter une séquence chronologique des édifices. Seul un nombre limité de ces édifices possède la documentation suffisante pour établir des séquences chronologiques complètes. Ces structures offrent néanmoins l’avantage d’être représentatives de l’urbanisation, notamment en ce qui regarde leur fonction supposée: le complexe résidentiel et cérémoniel du Putuni, le secteur résidentiel Akapana-East 1 et le secteur cérémoniel de la pyramide Akapana. Nos résultats se basent sur les dernières techniques de datation. En effet, à partir des graphiques et de certaines données déjà calibrées par Patricia Knobloch, nous utilisons des intervalles de probabilité de 2 sigma (95%) à la place d’intervalles de probabilité d’1 sigma(68%). Cette méthode a permis d’affiner la datation et l’interprétation du mobilier et des structures archéologiques, en particulier par rapport à ce qui était proposé jusqu’alors dans les publications.Ces intervalles sont toutefois plus larges. Je me base donc sur le contexte stratigraphique pour les resserrer. J’analyse en particulier certaines couches de fondation ou de comblement. Je développe également la problématique de la céramique en utilisant la répartition de celle-ci à travers les différents contextes. L’analyse et la critique des différentes séquences chronologiques publiées ont été primordiales afin d'en souligner les problèmes terminologiques, et d'envisager de nouvelles perspectives méthodologiques. En effet, la terminologie abondante et variée utilisée dans les publications est la principale cause de confusion en matière d’interprétations. Je propose, à des fins d’analyse comparative, d’employer dans ce travail les terminologies phases A , phase B et phase C. J’insiste, en effet, sur le fait qu’une continuité caractérise les différentes phases d’occupations qui sont connectées intrinsèquement entre elles. Les résultats sont proposés sous forme de tableaux mais également sous forme de graphiques afin de visualiser les réalités stratigraphiques dans un panorama d’ensemble de l’évolution urbanistique de Tiwanaku. Les chapitres II et III constituent le cœur de cette étude. Dans le dernier chapitre, en guise d’application, je confronte les résultats avec ceux de la pyramide du Puma-Punku afin de proposer une nouvelle chronologie absolue de ses différentes phases de constructions.