par Delwit, Pascal
Référence Les centrismes en Europe (7-8 février 2013: Aix-en-Provence)
Publication Non publié, 2013-02-07
Communication à un colloque
Résumé : Depuis la fin des années cinquante, la famille sociale chrétienne occupe le centre de l’échiquier politique en Belgique. Cette représentation ne s’impose pourtant pas d’évidence tant il est vrai qu’elle a été longtemps été assimilée à la droite, en référence au clivage philosophique. Symboliquement d’ailleurs, elle occupe toujours la droite de l’hémicycle à la Chambre et au Sénat. L’apaisement du clivage philosophique et l’affermissement des clivages socio-économique et linguistique ont donc modifié la perspective, et conduit à qualifier les partis libéraux de partis de droite.Depuis lors, les démocrates chrétiens ont fait leur ce positionnement et s’en réclament explicitement. Ainsi, lorsqu’à bout de souffle à la fin du XXe siècle et après une défaite historique, le pari social chrétien ouvre-t-il un chantier de rénovation politio-idéologique, il décide à son terme de renommer le parti en intégrant volontairement le mot ‘centre’ dans le libellé : Centre démocrate humaniste. Pour autant, cette valorisation du centrisme est avant tout une valorisation en creux : le « Centre démocrate humaniste n’est plus un parti démocrate chrétien », le CDH est « contre les extrêmes », le CDH n’est « ni de gauche, ni de droite ». A contrario, on trouvera avec peine une définition positive et idéologique de la qualification « centriste » dans le chef du parti. Un temps, le parti se référa à l’humanisme et au post-matérialisme mais sans contenu manifeste et en décalage avec la définition politologique ou sociologique du post-matérialisme et des valeurs post-matérialistes. Ce n’est plus aujourd’hui le cas et le parti, revenu aux affaires, se donne à voir comme ce qu’il a toujours été, en s’adaptant aux mutations, le parti défenseur des intérêts des organisations du monde chrétien, singulièrement dans l’enseignement et la santé, et des valeurs démocrates chrétiennes.Ceci explique dans une large mesure la suite de son affaissement électoral mais aussi sa capacité à conserver un poids politique bien plus important que ne le suggèrent ses résultats électoraux.