Article révisé par les pairs
Résumé : La modernisation des villes, qui s'est faite presque simultanément dans tout le pays et avec une vitesse stupéfiante depuis le début des années 1980, a entraîné en Chine la disparition des quartiers et des modes de vie "traditionnels". Or depuis quelques années, le désir de se réapproprier certaines formes de passé ressurgit. Cela se traduit par la construction de musées, mais aussi par la mise en place de monuments jugés caractéristiques de la culture et de l'histoire nationale. Il s'en est suivi un brouillage des repères entre l'"authentique" et le reconstitué, entre le passé des historiens et le passé recomposé des instances étatiques, entre l'extériorité et l'intériorité. Le passé se réinscrit au présent, sur un oubli de sa part d'ombre. C'est à l'exploration de certains de ces espaces intermédiaires, où se brouillent les repères chronologiques et spatiaux, que cet article est consacré.