Résumé : La prévalence importante et en augmentation ainsi que les lourds coûts humains etfinanciers de la naissance prématurée font de l'amélioration des prises en charge et de lalimitation des effets secondaires à l'hospitalisation un enjeu de santé publique. Parmi lestechniques de soins au développement impliquant des stimulations tactiles, l’application dumassage chez les prématurés a été l’objet de plus de 30 ans de littérature qui ont démontrédes bénéfices notamment sur la prise de poids, la sortie anticipée et des moindrescomplications. L’application du massage par les parents apporte en outre une plus-valuetrès intéressante en termes d’attachement. Pourtant cette stratégie reste marginale. Cetteenquête qualitative a eu lieu dans trois unités de soins intensifs néonatals de la régionBruxelles et a pour objectif de comprendre les problèmes de diffusion et de pérennisationde cette technique. Il apparait que beaucoup de difficultés sont communes à l’implantationde tous les soins en lien avec le développement de l’enfant. Le challenge de laréorganisation des services et des soins rend primordial le besoin d’un projet cohérent etcoordonné. Les problèmes de définition créent débats et les manques d’informations etd’échanges entre structures limitent la diffusion des pratiques. Dans le cas du massage, lacomplexité perçue par les acteurs interroge sur la pertinence de cette stratégie qui, enl’absence d’un programme global d’approche par le toucher, a tendance à rester isolée, às’essouffler sans donner lieu à une réflexion plus générale et partagée. Les pistes etsolutions sont du ressort de chaque acteur : des parents aux soignants, des leadershipslocaux et politiques aux chercheurs.